Pour tout vous dire…

Les droits de l'homme s'arrêtent la ou commencent ceux des affaires

Primaire citoyenne: premier bilan citoyen

Quelle que soit l’aspect spectaculaire que les médias ont voulu donner à cette parenthèse politique, la primaire citoyenne organisée par le parti socialiste, au-delà du résultat que nous connaitrons ce soir, n’est en aucun cas une nouveauté dans la politique, un changement dans la façon de faire de la politique mais, tout au plus, une modification infime d’une tradition des partis politiques y consistait à faire désigner ces candidats aux élections par une commission interne. Alors certes, on se doit de saluer ce changement, mais on se doit aussi d’en souligner les limites, notamment l’absence de citoyens lambda au cours des débats, l’absence de neutralité des autres partis politiques dans le déroulement du processus, etc.

Si on se réfère au projet initial d’organisation de la primaire, les débats avaient pour but de permettre une interaction entre les citoyens et les candidats, d’échanger des suggestions sur le programme de chacun, d’enrichir ainsi le programme du parti socialiste.

Or, le grand absent de tous les débats télévisés aura été le citoyen lambda. il n’a été en aucun cas question des améliorations qu’il souhaite apporter au programme socialiste, des suggestions qu’il a affaire pour améliorer ce programme. Vous conviendrez que pour une primaire qui se qualifiait de citoyenne, la mise à l’écart du citoyen et de sa parole est une grave erreur.

Un autre grand absent de cette primaire aura été le débat contradictoire entre les candidats.

Mis à part la dernière partie du second débat qui a donné lieu à un véritable débat contradictoire entre les candidats, l’ensemble des quatre débats télévisés n’aura été qu’une très longue interrogation orale des différents candidats par  le système médiatique.

En effet, à aucun moment des citoyens ordinaires n’ont été autorisé à questionner les candidats. Que je sache, les journalistes qui ont été autorisés à mener les entretiens, ne sont en aucun cas les porte-parole des citoyens. Le fait même que le parti socialiste ait opté, alors que nous disposons actuellement de moyens technologiques qui permettaient de faire autrement, pour ce type de débat, en dit long sur la crainte qu’il avait d’être confronté à des questions de fond auquel les candidats auraient eu à répondre.

Ce faisant, cela a vidé le débat de toute interaction avec les citoyens. Les candidats se sont cantonnés à énoncer leurs promesses, leurs missions des choses et des problèmes, bref, à faire le service minimum qui sont habitués à faire le recul quel que soit le parti politique, pour être élus.

De la part d’un parti qui se prétend parti du changement, ce conformisme, ce traditionalisme politique et de très mauvais augure pour la suite. Vous comprendrez que reléguer volontairement le citoyen au rôle de spectateurs des débats, c’est vouloir le maintenir éloigné de la question politique, du pouvoir et de son exercice. Or le véritable changement , le seul qui permettra de reléguer l’économique au rang de moyen qu’il n’aurait jamais dû quitter, de redonner à l’Etat sa place essentielle dans le processus décisionnel,  passe obligatoirement par la reprise de pouvoir  du champ politique par les citoyens.

La primaire ayant pour but officiel de donner aux électeurs de gauche la possibilité de désigner le candidat qui représentera le parti socialiste lors de la présidentielle de 2012, afin que ce ne soit pas un comité Théodule qui, dans le plus grand secret des jeux d’appareils, désigne ce dernier, force est de constater, en observant le ralliement qui se sont multipliés pendant l’entre deux tours, en supputant les négociations pour des postes qui les ont sous-tendu, que cet objectif est quelque peu dénaturé.

Sommes-nous réellement sûrs que nous allons désigner un candidat finaliste uniquement sur son programme ou parce que tel ou tel ce sera rallié à lui ? Certes, on sait désormais (si on ne le savait pas déjà) qui soutient qui au sein du PS, qui le fait par conviction politique, qui le fait intérêts personnels, qui le fait pour être fidèle à ses engagements de campagne.

Et en cela, certains professionnels de l’OPA écologiste l’on très bien compris, quitte à mettre leurs militants, d’ici, quelque mois, dans une position difficile.

Pour mémoire, souvenons-nous que le parti écologique EELV n’a pas organisés de primaire ouverte à l’ensemble des électeurs de gauche  pour désigner son candidat à l’élection présidentielle de 2012. Se faisant, le message était clair, EELV n’entendait pas laisser quelques partis et électeurs que ce soit autre que ses militants et ses dirigeants s’ingéraient dans cette élection. Cela peut se concevoir parfaitement mais, ceux qui se conçoit nettement moins facilement c’est que ce parti politique vienne aujourd’hui prendre position pour un des deux finalistes et s’ingérer ainsi dans un processus auquel il a lui-même refusé de participer. En gros, certains leaders de l’EELV sont en train de nous dire : "je peux faire aux autres ce que je ne voulais pas qu’on me fasse" .

Reconnaissez que c’est une façon de faire de la politique extrêmement étrange qui révèle un manque de respect pour les autres très surprenants de la part de ceux qui réclament à cor et à cri le respect de l’environnement.

D’un autre côté, que pouvait-on attendre de personnes qui, au moment du débat sur la taxe carbone, ont montré de façon évidente leur mépris pour les classes les plus défavorisées de notre pays. Que pouvait-on attendre de personnes qui, on fait une OPA sur l’écologie et prétendent désormais être le seul à pouvoir en parler faute d’en faire.

À ce titre, remercions les socialistes d’avoir organisé cette primaire car elle aura permis de constater que malgré ce qu’ils prétendent, certains écologistes sont des apparatchiks du milieu politique qui, au même titre que leurs confrères de l’UMP, du FN, du modem, du parti socialiste, se sont saisis d’un concept, s’en sont collées l’étiquette, dans le seul et unique but de faire carrière en politique.Je plains sincèrement les électeurs écologistes d’être représentée par de tels individus. Et je leur souhaite bon courage  au moment de la campagne de 2012, pour expliquer qu’il faut voter Eva Joly après avoir dit, aujourd’hui, qu’il faut voter Aubry!

Reste a saluer l’unique avantage stratégique de cette primaire: avoir cloué le bec  à la majorité présidentielle.

Les réactions de la "faction agissante"  de la majorité présidentielle face à cette primaire sont quasiment jouissive et révélatrice de son désarroi face à la rupture de sa stratégie de campagne pour 2012. Jouissive et quelque peut révoltante quand on constate que nos ministre sont nettement plus mobilisés par  la primaire citoyenne que par le traitement du chômage, de la dette publique et la dégradation de notre système de sante.

Faut-il leur rappeler qu’il y a actuellement en France on doit frôler les 6 millions de chômeurs ?

Faut-il leur rappeler que la Dette Publique Française , au 1er trimestre 2011, atteignait le montant de 1 650 000 000 000 € ?

Faut-il leur rappeler que 29% des Français ont dû renoncer à se soigner ou reporter des soins faute de moyens ces derniers mois, 11% il y a 2 ans ?

Dans la mesure où un des piliers de son action politique actuelle et à venir est constitué par son omniprésence médiatique, la majorité présidentielle voit d’un très mauvais œil la mise en lumière d’une gauche qui veut lui prendre la place dorée et lucrative qu’elle considère comme la sienne ad vitam aeternam.

Et pour cause!

Outre qu’elle montre que d’autres solutions aux problèmes que rencontre le pays étaient possibles, alors que l’UMP affirmait que le PS n’avait aucun projet, aucun programme,  la campagne médiatique inhérente à la primaire fait de l’ombre au candidat perpétuel Nicolas Sarkozy, en reléguant ses gesticulations internationales à l’arrière-plan des préoccupations des Français. Elle vient casser la tentative de revalorisation d’ l’image internationale du candidat Nicolas Sarkozy à l’heure ou son bilan d’actions est une catastrophe et ou sa popularité est au plus bas.

Qui plus est, bien qu’imparfaite comme souligné plus haut, cette primaire citoyenne met en évidence une grave carence démocratique et républicaine de la droite français. Se sachant parfaitement incapable, parce que totalement divisée -pour ne pas dire émiettée – de mettre en place une primaire pour désigner le candidat qui représenterait la droite, le seul moyen de se remettre en scène – et de masquer cette carence – qu’a trouvé l’UMP va être de casser du gauchiste (traduisez du socialiste).

Réaction très dangereuse car les millions de téléspectateurs qui ont suivi les débats télévisés ont parfaitement pu se rendre compte par eux même qui si il y avait "gauchisme" ce n’était certainement pas un gauchisme "bolchévique", mais un gauchisme très "centriste"!

Au demeurant, tout autant que l’absence des citoyens dans la réflexion et dans la construction du programme socialiste, l’irresponsabilité de certains politiciens EELV vis à vis de leur militants et de la candidate de leur parti , et le désarroi évident des membres de la majorité présidentielle sont révélatrice d’une conception de la pratique démocratique totalement mortifère.

Au final, alors que la primaire citoyenne aurait pu être un moment de renouvèlement des pratiques politiques, elle ne fait que les conforter :

Le citoyen est relégué à la seule chose qu’on attend de lui : le vote

La participation des citoyens se réduit au NOMBRE de votant

Elle aurait pu être élargie  à leur apport en suggestion et en idée ainsi qu’a leur prise en considération dans l’élaboration du programme. Il n’en a rien été.

Ce sont toujours les professionnels de la politique ( élus et journalistes) qui prennent la parole

La question politique n’est abordée que dans le cadre d’un dialogue entre les journalistes et les représentants de la classe politique

La conséquence désastreuse de cette façon de faire est que l’électeur est enjoint de prendre parti pour une personne et non pour des idées, un projet, un programme. Il est réduit à une "machine à voter" .

L’organisation d’une primaire ne supprime en aucun cas les négociations d’appareils

Alors certes, j’espère que pour certains de mes concitoyens, cette parenthèse de la primaire citoyenne, aura été l’occasion de réfléchir sur leurs attentes en matière de pratiques démocratiques et sur leurs attentes vis-à-vis du personnel politique.

J’espère qu’elle aura été l’occasion de renforcer leur volonté de ne plus être spectateur mais acteurs de la politique.

Mais, je crains fort qu’au lieu de cela, elle ait produit, face au pitoyable spectacle de l’entre deux tours que nous ont donné le PS, le FN, l’UMP, EELV, un renforcement de la tendance à l’abstention.

Sources: Variae; Sarkofrance; Chomiste; La Tribune; Le Figaro; Intox2007 

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Sainte Aubry et la politique de la terre brûlée

Depuis deux jours, Martine Aubry fait feu de tout bois, n’hésitant pas à enfreindre gravement l’engagement pris par chacun des candidats à la primaire citoyenne de ne pas tenir des propos agressifs envers les autres candidats.

Il apparaît évident, au travers de ce comportement totalement déviant par rapport à celui des cinq autres candidats, que Martine Aubry, en mal d’arguments convaincants sur son projet de changement, a préféré faire le grand écart entre l’agressivité envers son concurrent et des promesses surréalistes quelque peu insultantes pour l’intelligence les électeurs dont elle souhaite gagner les suffrages.

Dans un entretien à paraître vendredi dans «20 Minutes» la maire de Lille déclare au sujet de François Hollande:

«Le système s’est crée son candidat »

Ben voyons! «  »le système », c’est l’autre » .

C’est faire preuve d’une particulière mauvaise foi que de prétendre ça quand on a longtemps été un participant actif aux dîners du Siècle  ( essence même de cette oligarchie où s’entremêlent personnel politique, grands patrons de presse ou d’industrie), fer de lance antidémocratique d’un lobbying qui flirte allègrement avec la corruption de l’esprit républicain.

François Hollande qui lui aussi participe à ce « club fermé » n’a du moins pas l’outrecuidance de prétendre qu’il ne fait pas parti de ce système! Martine Aubry, elle, ose prétendre  qu’elle n’a pas été créé par le système. C’est soit avoir des peaux de saucisson devant les yeux, soit vouloir nous faire prendre des vessies pour des lanternes !

Mais dans ce domaine, Martine Aubry se surpasse et atteint le top 10 du propos démagogique (qui consiste à faire croire que demain on rase gratis), lorsqu’elle n’hésite pas à déclarer :

« S’il y a une femme à l’Elysée, plus aucun poste en France ne vous sera refusé parce que vous êtes une femme »

Sans jamais préciser de quelle manière elle arrive au résultat qu’elle promet, Martine Aubry laisse entendre que par sa seule volonté – ou par la seule force de ses petits bras musclés? –  la culture patriarcales de la société française va avoir tellement peur que les femmes obtiendront enfin ce que 100 ans de combat féministe n’a pas réussi à obtenir!

Ca confine au miracle, non? Sainte Martine guérissant le petit peuple des écrouelles, avouez que ça aurait de la gueule! Ira-t-elle jusqu’à rendre la justice au pied d’un chêne ?

Une autre phrase prononcée par Martine Aubry m’a beaucoup fait rire :

« Ce n’est pas un rêve d’enfance ou l’idée d’achever un plan de carrière »

Oh certes, on peut porter au crédit de Martine Aubry qu’elle ne rêve pas d’être président de la république en se rasant le matin.

On peut aussi porter à son crédit qu’en se présentant à la primaire citoyenne elle n’entend pas achever son plan de carrière (quand bien même on constate qu’elle a un plan de carrière de repli ).

Mais on peut tout de même supposer que c’est le plan de carrière de DSK et de “sa clique” ( pour ne pas dire son système) qu’elle veut développer conformément au pacte de Marrakech.

On peut aussi supposer qu’elle veut relever une succession que son père a laissé vacante en ne voulant pas être candidat à l’élection présidentielle de 1995!

Ceci dit, la sainte candidate fait un rêve:

« La confiance est liée à la constance »

Malheureusement pour Martine Aubry, si la confiance est bien liée à la constance, elle l’est également à la fiabilité de celui ou de celle qui la revendique.

Or, comment faire confiance à une candidate qui n’est même pas capables de respecter l’engagement – qu’elle a pris auprès des militants de son parti politique – de ne pas porter d’attaques directes à la personne des autres candidats de la primaire et qui , depuis 48 heures multiplie ce type d’attaque?

La confiance est aussi liée à la clarté des engagements que l’on prend. Or, en matière de sortie du nucléaire comme en matière de cumul des mandats ou de rôle des institutions républicaines, pas plus que son adversaire, Martine Aubry n’est fiable dans ses actions et dans ses propos. Depuis qu’elle a été votée par le PS qu’elle dirige « si bien », comme elle aime à le souligner, la règle du non-cumul des mandats n’est pas appliquée. C’est un fait incontestable.

Je ne reviendrai pas sur la prétention de Martine Aubry à nous faire croire qu’elle a rassemblé les différents courants du parti socialiste , la présence de cinq candidats socialistes à la primaire citoyenne, ainsi que les différences notoires et profondes entre leurs projets, montrent parfaitement que, si rassemblement il y a eu, il s’agit plus d’un rassemblement opportuniste à visée électorale qu’un rassemblement autour d’idées communes sur la gouvernance du pays, sur la place de l’économie et du monde financier, sur une conception commune de la justice, de la liberté, de l’égalité et de la solidarité.

Au demeurant, ces quelques exemples font ressortir une personnalité assez déplaisante:

  • qui confond agressivité et fermeté, agressivité et combattivité, concurrent et adversaire
  • qui privilégie les intérêts de sa famille politique “Strauss-Kahnienne”, au détriment de l’intérêt collectif du PS, de la Gauche et de ses électeurs
  • qui manipule avec aisance le clivage et la récupération des insatisfactions des autres à son profit,
  • qui s’acharne sur celui ou celle qu’elle a désigné comme tête de Turc à grands coups de sarcasmes et de contrevérités.

Alors que la campagne de la primaire avait été jusqu’à présent d’un assez bon niveau en termes de respect des candidats entre eux et des candidats vis-à-vis des électeurs, Martine Aubry la rabaisse au niveau du caniveau si cher à l’UMP. Elle pense peut-être que cela va fortifier l’idée qu’elle peut affronter Nicolas Sarkozy.  Mais elle oublie totalement qu’en calquant son comportement sur celui de son adversaire, elle court le risque d’être assimilée à une « Nicolas Sarkozy en jupons » prête à toutes les bassesses pour assouvir son désir de pouvoir.

Outre le fait que je suis convaincue qu’on ne parviendra pas à battre Nicolas Sarkozy et son clan en lui opposant quelqu’un qui tape aussi fort et aussi bas que lui, je suis convaincue qu’on n’amplifiera pas la dynamique électorale à gauche, en choisissant une personnalité de « lutteur de foire ».

La France n’a pas besoin d’un « rouleur de mécanique », fusse-t-il une femme, mais d’une personne qui sache respecter les opinions divergentes, les électeurs, afin de fédérer les plus grand nombre de citoyens et les rendre acteurs effectifs du changement. Un candidat-président qui a relégué les français au rôle de spectateurs passifs et atterrés d’un combat de boxe permanent, ça va on a donné ces 5 dernières années!

En agissant comme elle le fait, Martine Aubry ressemble à ces enfants capricieux qui, ne pouvant obtenir par leur seule manipulation affective l’objet qu’ils convoitent, préfère le casser plutôt que de le voir échoir à un autre. Ce comportement quelque peu « caractériel » est inadmissible chez un adulte qui prétend aux plus hautes fonctions de l’État. Comme l’a souligné la Haute Autorité, ce comportement est dangereux pour l’avenir immédiat de la gauche et du parti socialiste.

Ce comportement de Martine Aubry, comme le remarque Laurent Joffrin  , est à double tranchant, même si elle affirme que dès lundi matin  » nous serons tous derrière notre candidate ou notre candidat ». Car on peut légitimement se demander comment Martine Aubry – empêtrée dans sa politique de la terre brûlée – si elle n’est pas désignée comme la candidate du PS à l’élection présidentielle, pourra, après sa campagne de dénigrement systématique de son concurrent, le soutenir jusqu’en 2012, sans apparaître comme une girouette.

Une girouette qui manifestement n’assume pas, qui plus est, les attaques frontales qu’elle mène. Ce qui, vous en conviendrez, pour une personne qui se prétend courageuse est la preuve d’une grande lâcheté.

A l’a question de Laurent Joffrin, j’ajoute la mienne:

Martine Aubry saura-t-elle être une bonne perdante compte tenu du fait qu’aujourd’hui elle est une mauvaise joueuse?

Sources: 20minutes; Le Monde; Rue89; Le Figaro; Le NouvelObs

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15 bonnes raisons de ne pas voter pour Martine Aubry :

Le dernier débat télévisé de la primaire citoyenne ayant eu lieu, nous sommes, en tant que citoyens électeurs, désormais à même de prendre une décision de vote pour dimanche. Je ne vous cacherai pas que pour moi, le choix est fait et que je refuse totalement d’avoir à choisir entre les deux candidats issus de cette primaire , tant je les trouve éloignées des valeurs que je porte et des solutions que j’attends que le futur gouvernement mette en œuvre pour résoudre les multiples problèmes que rencontre mon pays

M’étant prêtée à l’exercice d’explication de vote en ce qui concerne François Hollande, je me propose, en toute équité, de faire le même exercice concernant Martine Aubry:

1) Martine Aubry a utilisé des méthodes peu glorieuses pour mettre de l’ordre au sein du parti socialiste :

  • La suppression des adhérents à 20 € a certes permis au parti socialiste de rester dans son entre soi. Mais cela a bouté hors du PS  tous les adhérents que la candidature de Ségolène Royal avait ralliés au parti socialiste.
  • Dans la région du Languedoc-Roussillon notoirement indépendante et certainement pas “pro Aubry”,  Martine Aubry, au mépris de la décision de justice qui avait lavé Georges Frêche de toutes accusations de propos racistes, n’a pas hésité à reprendre cette accusation, à la faire monter en mayonnaise grâce à ses amis de la presse, pour aboutir à la mise sous tutelle de ses principaux opposants de la région Languedoc Roussillon.

Prétendre avoir mis de l’ordre en pratiquant l’expulsion de tous ceux qui vous dérangent est une conception de la tolérance à la différence que je ne partage en aucun cas et qui ressemble fort aux méthodes actuelles du gouvernement qui prétend, en expulsant les ressortissants étrangers, régler les problèmes de sécurité du pays.

2) Martine Aubry a un sens de l’honneur très fragile. La façon dont elle a traité la forte présomption de tricherie lors du scrutin de l’élection du premier secrétaire du parti socialiste à Reims en est un parfait exemple. Il faut se souvenir que de très forts doutes ont pesé sur la validité des résultats des votes dès le soir même dépouillement de ces votes. À l’issue de tractations totalement opaques, Martine Aubry a été désignée vainqueur du scrutin. Elle a accepté une nomination entachée d’un énorme doute de tricherie. En tant que premier secrétaire du parti socialiste, si j’avais vraiment eu pour objectif de le rassembler , j’aurais immédiatement redemandé un la réunion d’un congrès afin qu’un nouveau vote encadré de façon à ce qu’aucune tricherie ne puisse avoir lieu. Bien loin d’agir de la sorte, Martine Aubry a qui le sens de l’honneur fait visiblement défaut, a balayé d’un revers de main toutes les objections et s’est dépêché de mettre à l’index (cf. le premier paragraphe), au niveau national et au niveau local, tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, pouvait remettre en question sa légitimité à diriger le parti socialiste.

3) Martine Aubry a un sens de la justice et à géométrie variable, elle ne cesse de répéter qu’avec elle la justice sera défendue, respectée. Mais à bien y regarder on ne peut que constater -au travers de l’affaire Georges Frêche et de l’affaire Guerini-  qu’elle ne respecte les décisions de justice et la présomption d’innocence que lorsque cela l’arrange.

Le fait même qu’elle accepte que Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo soient omniprésents dans sa campagne vient corroborer cette mauvaise impression. Delanoë et Hidalgo ne sont-ils pas à l’origine de la décision, dans l’affaire des emplois fictifs impliquant Jacques Chirac, de prioriser le remboursement des sommes dues à la mairie de Paris permettant à Jacques Chirac de sortir blanchi de cette sale affaire?

4) Martine Aubry se prétend pugnace mais les faits disent le contraire.  J’ai noté qu’au cours du débat elle a voulu attaquer François Hollande sur son évaluation de l’augmentation des postes dans la fonction publique. Hélas pour elle, elle a été incapable d’aller jusqu’au bout de sa démonstration et s’est pitoyablement emmêler les pinceaux, aboutissant à un magistral flop. C’est très dommageable, car dans l’hypothèse où elle serait la candidate du parti socialiste qui devra affronter Nicolas Sarkozy, ce comportement approximatif et velléitaire va permettre à Nicolas Sarkozy qui lui ne lâche jamais une attaque et la mène jusqu’au bout.

5) Martine Aubry gouverne de façon laxiste et opportuniste : En matière de prise et d’exercice du pouvoir, Martine Aubry n’a rien à envier à Nicolas Sarkozy car, outre le fait de mettre sous tutelle les fédérations qui lui déplaisent, elle a su placer discrètement dans les régions et les départements des personnes qui lui sont fidèles et qui désormais verrouillent bon nombre de sections.

6) Martine Aubry ne sait pas mettre en oeuvre les décisions collectives. Prenons l’exemple du cumul des mandats qui a été interdits par décision du congrès du parti socialiste et que Martine Aubry est totalement incapable de faire appliquer depuis que le cumul des mandats est interdit au parti socialiste

7) Martine Aubry n’est pas une rassembleuse. À la lecture de ce qui précède on voit très clairement que Martine Aubry sait parfaitement utiliser une organisation pour rassembler en excluant tous ceux qui ne partagent pas son avis, mais cela ne prouve en rien qu’elle saura rassembler au-delà du parti socialiste. L’autoritarisme, le sectarisme, dont elle et ses proches ont fait preuve au cours de ces deux dernières années, sera nettement insuffisant pour rassembler l’ensemble des parties de gauche et surtout de leurs électeurs, avec lesquels, malheureusement pour elle, elle ne pourra jouer de l’exclusion qui semble être son outil favori.

8 ) Martine Aubry ne rassemble pas sur des idées, mais sur des ambitions. Elle se vante de procéder au rassemblement des partis de gauche sans faire de concessions pour des postes mais uniquement sur la proximité et le partage d’idées. Or, tout le monde sait que Martine Aubry négocie en priorité avec les écologistes d’EELV. Si l’on doit reconnaître une qualité à Martine Aubry, c’est de savoir reconnaître ceux qui sont assez flous sur leurs convictions affichées pour céder à des promesses de postes lucratives. Regardez comme le parti socialiste qu’elle dirige a su neutraliser Jean Vincent Placé en lui offrant, au détriment d’un candidat socialiste, la place de sénateurs qu’il convoitait depuis toujours.

9) Martine Aubry est une technocrate et cela est apparu très nettement lors du débat d’hier. Pas plus que François Hollande, elle n’est capable de déployer ses projets et d’en faire une pédagogie en utilisant des mots simples compréhensibles par le moins cultivé des électeurs. Il y a eu, lors de ce débat, de grandes envolées technocratiques dignes de réunions d’experts à Bercy voir même du conseil de l’Europe. Mais hélas, des experts complètement déconnecté de la réalité quotidienne des Français, des experts qui considèrent que les citoyens français sont des administrés et non des personnes qui ont le pouvoir de décider, de réfléchir, de choisir en toute intelligence de leurs propres intérêts et non uniquement de ceux d’un État fantomatique.

10) Martine Aubry est dans le paraître trompeur. Probablement pour faire croire qu’elle partageait les idées de Ségolène Royal et attirer ainsi les électeurs de cette dernière, à très fréquemment utilisé des termes comme” juste”, “solution”, “participation”, “régulation”, etc. Mais, que ce soit sur son site ou au cours de ses interventions dans les médias, elle est incapable d’aller plus loin que la citation. Elle est dans la situation de ces personnes qui ont acheté un meuble en kit et qui ne trouvent pas la notice de montage. Et pour cause, ça n’est pas tout de copier une idée, encore faut-il avoir parfaitement compris ce qui la sous-tend en matière de valeurs, et le plan d’action qu’il va falloir mettre en place pour que cette idée devienne une réelle unité.

11) Martine Aubry ne répond pas aux questions qu’on lui pose. Pas plus que François Hollande d’ailleurs, n’a répondu clairement aux quatre questions d’Arnaud Montebourg. Cela en dit long sur le mépris que les deux finalistes de la primaire citoyenne peuvent avoir pour leurs camarades. Il est probable que Martine Aubry, comme lors du congrès de Reims, préfère, pour gagner la finale de la primaire, s’appuyer sur son réseau d’élus et sur les électeurs écologistes pour gagner  dimanche, avec une avance de 102 voix.

12) Martine Aubry a la prétention d’être la première femme présidente de la république française. Elle se sert d’ailleurs de cet argument pour essayer d’attirer les électrices, ce qui me paraît un argument on ne peut plus douteux dans la mesure où je ne pense pas sincèrement qu’être une femme ou un homme soit une qualité suffisante pour gouverner un pays. Du reste, mettre une femme incompétente ou un homme incompétent à la tête de l’État serait tout autant une grave erreur.

13) Martine Aubry se gargarise beaucoup des valeurs de gauche, mais je cherche en vain et depuis plusieurs mois une définition nette, précise et détaillée de sa part de ses fameuses valeurs de gauche. Ce n’est certainement pas au travers des exemples qui précèdent que je vais pouvoir me faire une idée des valeurs de gauche de Martine Aubry

14) Martine Aubry a une lourde responsabilité dans la dégradation du service public hospitalier. Elle a exigé la mise en place des 35 heures dans ce cette heure de façon totalement irrationnelle. Obligation a été faite aux hôpitaux de mettre en place les 35 heures de façon unifiée dans tous les secteurs d’activité des hôpitaux sans prendre en compte les sous effectifs déjà existants au moment de la mise en place et surtout, ce qui est plus grave, les restrictions budgétaires qui ont empêché les gestionnaires des hôpitaux d’embaucher le personnel nécessaire pour compenser la réduction du temps de travail. De fait, cela a engendré dans le secteur hospitalier une très grave dégradation des conditions de soins et une importante dégradation des conditions de travail des salariés du secteur public hospitalier dont il ne se remet absolument pas à l’heure actuelle. Et quand on pense que dans le projet actuel du PS elle a tenu a modifier seule certains passages du projet Santé, ça fait froid dans le dos!

15) Martine Aubry ne s’est toujours pas expliqué sur les fondements et les raisons du pacte de Marrakech qu’elle a signé avec Dominique Strauss-Kahn. Or, on ne me fera pas croire que ce pacte a été signé par pure amitié mais bien parce que le Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn partagent une vision de la place dominante et dominatrice de l’économie et de ses émanations bancaires, boursières, sur l’humain et sur les Etats. J’ai donc tendance à penser que Martine Aubry, qui nous fait croire qu’elle est proche d’Arnaud Montebourg et de Ségolène Royal nous trompe consciemment.

Autant de raisons qui, de mon point de vue, me font dire que Martine Aubry n’est certainement pas une candidate de changement et surtout pas la candidate qu’il faut désigner dimanche pour faire face à Nicolas Sarkozy lors de l’élection présidentielle.

J’en entends déjà me dire qu’il y a quelque jours,  je critiquais abondamment François Hollande. Certains pourraient me demander si, parce que Ségolène Royal a pris position pour ce dernier, je vais ravaler mes critiques et voter dimanche pour ce dernier.

Il n’en est rien. Je continue à privilégier les valeurs, les idées de gauche, le programme et je maintiens mes critiques sur François Hollande et sur Martine Aubry.

Si je vais voter dimanche, ce sera pour déposer un bulletin blanc dans l’urne. Bulletin blanc qui sera comptabilisé dans les résultats du vote de dimanche et qui sera un avertissement clair au finaliste qu’il ne peut pas faire et n’importe quoi.

Source: Le NouvelObs

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15 bonnes raisons de ne pas voter pour François Hollande lors de la primaire socialiste

Je sais, en écrivant ce billet  sur François Hollande, le “poulain conjoint des instituts de sondage, des médias de droite et de gauche”, que je vais m’attirer les foudres de tous ceux qui verraient en lui le candidat de la gauche le mieux à même de battre Nicolas Sarkozy.

Il ne s’agit pas pour moi de critiquer pour critiquer mais bien, pensant que Nicolas Sarkozy ne ferait qu’une bouchée de François Hollande – et donc empêcherait une gauche de progrès, de réels changements, d’accéder enfin au pouvoir pour mettre fin au carnage social auquel se livre la droite depuis 10 ans – de lister très précisément ce qui, de mon point de vue, constitue de très bonnes raisons de ne pas désigner François Hollande comme candidat du parti socialiste et encore moins de la gauche française à l’élection présidentielle.

  1. On a pu se rendre compte, lors d’un débat avec Thomas Piketty que François Hollande était incapable d’apporter des précisions sur l’imposition des plus values mobilières et immobilières
  2. Au cours du même débat, François Hollande refuse le taux de 60% pour les revenus mensuels de 100.000 euros au prétexte que ça ne concernerait que quelques milliers de contribuables ( les plus grosses fortunes au demeurant!) Il oublie que par effet mécanique, ça va obliger, si on veut renflouer les finances publiques) à augmenter les taux d’imposition des revenus moyens ou inférieurs !!!
  3. Le plus révélateur, lors de ce débat, de la vision pas vraiment pro répartition équitable des richesses de François Hollande se trouve dans sont affirmation que: "les versements d’ISF payés du vivant d’un contribuable viendraient en diminution des droits de successions dus par ses héritiers." De fait, François Hollande oublie totalement le plus grand nombre de ceux qui n’ont pas d’héritage à transmettre ou qui ne veulent pas en transmettre? 
  4. En meeting à Rennes  , voulant probablement apparaître comme le pourfendeur suprême de Nicolas Sarkozy, François Hollande fustige les augmentations d’impôts, de taxes et de charges sous Sarkozy et…il propose d’augmenter encore + les prélèvements obligatoires  .Or, malheureusement pour lui, en économie comme en gestion, on définit le concept de prélèvements obligatoires comme l’ensemble des impôts, taxes et droits divers affectés au budget général de l’État auquel s’ajoutent les impôts affectés aux collectivités locales ainsi que  les cotisations sociales obligatoires des organismes sociaux officiels. François Hollande critique Sarkozy qui a augmenté les prélèvements obligatoires mais envisage de les augmenter encore plus!
  5. François Hollande " ne crois pas à des solutions ni judiciaires ni administratives" pour sanctionner les entreprises qui pratiquent des licenciements boursiers ,  Il veut, reprenant une idée  déjà émise par lui le 20 Septembre 1999  , pénaliser financièrement les entreprises. Certes si à première vue sa solution présente l’avantage de faire entrer de l’argent dans les caisses de l’État (dans la mesure où les chefs d’entreprise paieront réellement les pénalités imposées) , elle n’empêchera ni les délocalisations préjudiciables à notre tissu industriel, ni les licenciements massifs et INJUSTES, et surtout elles ne permettront pas, puisque François Hollande n’envisage pas de leur réclamer toutes les aides de l’État qu’elles ont perçues, de punir sévèrement ces entreprises qui nuisent gravement à l’État français .
  6. Outre ce laxisme éhonté, François Hollande fait preuve à de nombreuses reprises de son incompétence à chiffrer correctement les mesures qu’il propose : il se trompe  dans le chiffrage de sa mesure de recréation des postes d’enseignants… .
  7. Qui plus est, il commet à nouveau une grossière erreur dans le calcul de son projet de "pacte générationnel" ou "contrat de génération"  Pour quelqu’un qu’on essaie de nous « vendre » comme un excellent gestionnaire, ça  la fout mal !
  8. Non content de faire des erreurs de calcul, François Hollande semble maitriser très mal les dossiers qu’il aborde. Ce qui l’amène à proférer des absurdités comme par exemple lorsqu’il compare l’emploi industriel en Allemagne avec l’emploi industriel en France .
  9. Non maîtrise du dossier à laquelle s’ajoute l’ imprécision. Par exemple dans son ciblage du pacte générationnel . En réalité, comme l’ont souligné quelques représentants syndicaux, si François Hollande applique son pacte comme il le prétend, il fera un très beau cadeau fiscal aux entreprises sans pour autant provoquer de nouvelles embauches.
  10. Pour en finir avec l’image du bon gestionnaire qui colle à la peau de François Hollande, il est bon de rappeler que avec environ 1400 euros de dette par habitant, le département de la Corrèze, dont François Hollande préside le conseil général, est l’un des plus en difficulté de France.  . D’aucuns pourraient me rétorquer que François Hollande a hérité d’une gestion catastrophique de la part de son prédécesseur. C’est oublier que François Hollande n’a pas été forcé de présider le conseil général depuis mars 2008, et que, en trois ans et demi, il n’a pas fait grand-chose pour faire diminuer la dette par habitant du département de la Corrèze.
  11. François Hollande a assuré que si un candidat à la présidentielle « n’est pas prêt à dire la vérité aux Français, mieux vaut qu’il ne se présente pas».  . Lui ne pourra pas être accusé de ne pas dire la vérité, car pour ne pas avoir à mentir il a opté pour une solution simple ( pas très honnête et quelque peu méprisante vis-à-vis des électeurs et du système démocratique), que nous a dévoilée sans le vouloir Jacques Attali: François Hollande n’a strictement aucun projet !
  12. C’est un adepte du "demain on rase gratis", cher aux démagogues qui ont ruiné notre Démocratie et les pays. "demain on rase gratis", par exemple sur le cumul des mandats: ” L’engagement que je prends, c’est qu’au lendemain de notre victoire de 2012, je ferai voter, si je suis dans cette situation, une loi prohibant le cumul des mandats et cette loi sera d’application en 2014 “ . Ben oui, quoi, aujourd’hui on peut pas…on a piscine! Ou comme avec les écologistes et les enseignants dont il veut s’assurer les voix en leur faisant es promesses qui n’engagent que ceux qui les croient…sans vérifier leur faisabilité.
  13. François Hollande est dans le paraître et la stratégie électoraliste – quitte à tricher avec les téléspectateurs  – pour masquer son imprécision sur tous les sujets qui exigent de la clarté, ou masquer son manque de savoir faire, et de compétence  . C’est probablement, si nous étions encore dans le cadre d’une présidence de la république se cantonnant au rôle de potiche, un des traits de caractère dominant de François Hollande qui collerait le mieux avec la fonction. Malheureusement pour François Hollande qui semble ne l’avoir pas compris, depuis 1958, la fonction présidentielle a considérablement évolué
  14. François Hollande est dans la posture : Il parle du pouvoir d’achat des ouvriers…mais il est absent à la Fête de l’Huma  et il absent au congrès des HLM . François Hollande préfère travailler sa posture de rassembleur . Alors qu’il néglige de façon méprisante, plus d’un tiers de la population française.
  15. C’est vrai que prouver ses capacités de rassembleur est très difficile pour celui qui en 2007 , alors qu’il était premier secrétaire parti socialiste, n’a pas su rassembler les socialistes autour de Ségolène Royal,  .
     

Voilà mes 15 bonnes raisons de ne pas voter pour François Hollande lors de la primaire socialiste et encore moins lors de la prochaine élection présidentielle de 2012, si par malheur il venait , par je ne sais quel miracle dont le PS a le secret, à gagner cette primaire dont le premier tout a lieu dimanche prochain.

Pour moi, François Hollande est le candidat de l’immobilisme. À trop vouloir se placer au-dessus de la mêlée , à trop vouloir prendre du recul, il est totalement satellisé dans une galaxie qui n’a plus rien à voir avec la société française, ses souffrances, ses craintes, ses espoirs, ses désirs de changement, ses aspirations à une autre façon de faire de la politique.

Pour finir, je ne peux résister à la tentation de vous citer quelques Verbatim qui illustrent à quel point F.Hollande n’apporte aucune réponse, est assujetti au pouvoir de l’argent et n’entend pas changer les choses, manque de créativité et n’est pas un candidat « normal » mais un candidat très banal, autant de défaut préjudiciables à un essors de la France vers un avenir heureux :

Hollande: "la question n’est pas de savoir s’il faut payer + d’impôts, mais qui va payer
remarque : à la date d’aujourd’hui nous attendons toujours la réponse de François Hollande à cette question du "qui va payer"

Aubry : "Tout ne s’achète pas par l’argent."
Hollande : "Dans une société où tout est gouverné par l’argent, si" 
remarque : Avec une telle approche les affaires de valises et d’enveloppes ne sont pas prêtes de s’arrêter!!!

Hollande: “Il y aura NECESSAIREMENT 1 remontée des prélèvements obligatoires
remarque : Nécessairement? Ou serais compris que François Hollande est totalement   dans la ligné du "There is no alternative" (TINA « il n’y a pas d’alternative »)  de Margaret Thatcher!  Admirez la créativité du chouchou des sondeurs!

Hollande: "S’il n’y a pas cet effort partagé, il n’y aura pas de redressement"
remarque: C’est beau! En voilà un langage rassembleur ! J’ai juste un conseil à donner à François Hollande. Il devrait en parler avec François Fillon qui, depuis cinq ans, tient le même langage et n’aboutit qu’à faire éclater la majorité présidentielle!

Source : Cui cui fit l’oiseau ; section socialiste de l’île de Ré ; le Monde ; tout sur les impôts ; l’Humanité ; Prof en campagne ; l’Expansion ; le JDD ; le Figaro ; Libération ; l’Express ; France-Soir ; Arrêt sur Image ; le Nouvel Obs

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Les mystérieuses sources d’information de Brice Hortefeux

Le 23 septembre dernier, le parquet de Paris faisait savoir qu’il avait ordonné l’ouverture d’une enquête préliminaire pour violation du secret professionnel et recel, dans le cadre du dossier Karachi. L’enquête a été confiée à la police judiciaire.

Le déclencheur de cette enquête préliminaire est un appel téléphonique passé le 14 septembre par Brice Hortefeux a Thierry Gaubert, dont le téléphone portable était mis sur écoute. Au cours de cette brève conversation téléphonique, Brice Hortefeux informe son ami que sa femme, Hélène Gaubert, entendue par les services de police le 8 septembre, "balance beaucoup " d’informations à la police.

Brice Hortefeux : "Elle balance beaucoup apparemment Hélène"

Thierry Gaubert: "Qu’est-ce que tu as comme infos là-dessus, toi, parce qu’elle me dit qu’elle dit rien"

Brice Hortefeux : "Ça m’embête de te le dire par téléphone […] Il y a beaucoup de choses hein… Je te raconterai, poursuit-il, mais ils ont énormément de choses"

On peut légitimement se demander comment l’ancien ministre de l’intérieur Brice Hortefeux peut savoir que Mme Gaubert a « balancé » aux policiers lors de son audition.

En effet, dans ce genre d’affaires, les policiers chargés de mener une audition sont tenus au respect strict du secret professionnel. Ils sont les seuls, avec leur hiérarchie et le juge d’instruction chargé de l’affaire, à savoir très précisément ce qui s’est dit lors d’une audition et ce qui est écrit sur le procès-verbal qui en résulte.

Or, les policiers ont certifié qu’ils avaient pris soin de conserver le procès-verbal de l’audition et que personne d’autre, à part leurs responsables hiérarchiques et le juge Renaud Van Ruymbeke, ne pouvait savoir que Mme Gaubert leur avait parlé des voyages que son mari avait effectués, en 1995, en Suisse, afin de retirer de l’argent pour le remettre au directeur de la campagne électorale d’Édouard Balladur .

Du reste, comment peut-il savoir qu’il s’agit d’Hélène Gaubert alors que, comme le souligne Magalie Drouet, la fille d’une des victimes de l’attentat de Karachi en 2002,  le nom de Mme Gaubert n’était cité nul part dans les procès-verbaux puisqu’elle a été entendue comme témoin sous X.

Brice Hortefeux a assuré qu’il avait déduit les affirmations faites à Thierry Gaubert  de rumeurs de presse .

Malheureusement pour lui, la chronologie des faits démontre qu’en aucun cas il ne pouvait avoir appris le 14 septembre, par la presse, que Mme Gaubert avait été entendue par la police, dans la mesure où elle n’a été cité nommément par les médias que le 22 septembre, date à laquelle son époux a été mis en garde à vue . 14 jour se sont écoulés entre le moment où Mme Gaubert avait été entendue par la police et celui où son nom est apparu dans les médias.

Le nom du témoin n’étant pas emporté sur le procès-verbal d’audition, seule une toute petite poignée de fonctionnaires de police savait qui était interrogé, comment Brice Hortefeux pouvait-il savoir le 14 septembre que s’était Hélène Gaubert que les policiers avaient auditionné le 8 septembre?

Puisque qu’il est impossible que ce soit par des rumeurs de presse, par qui Brice Hortefeux a-t-il été informé du nom du témoin et du contenu de son témoignage ?

Inutile de préciser que les déclarations de Brice Hortefeux n’ont absolument pas convaincu les avocats des familles des victimes de Karachi.

Les démentis "hasardeux "de Brice Hortefeux  apparaissent d’autant moins convaincants que les services de la Présidence de la République irréprochable ont cru bon de publier un communiqué de l’Élysée dans lequel ils assuraient que le nom de Nicolas Sarkozy ne figurait pas dans le dossier d’instruction concernant le volet financier du dossier Karachi en cours d’instruction.

Deux affirmations qui, immanquablement, laissent penser que le secret de l’instruction est violé.

Comment, autrement, expliquer que les services de la Présidence de la République peuvent donner une telle assurance si ce n’est parce qu’ils ont accès au dossier d’instruction ou parce que des sources internes les informent très précisément de l’évolution de l’instruction ? Ou bien alors, ils mentent délibérément.

Comment expliquer que Brice Hortefeux connaît le contenu d’une audition de témoins sous X et le nom du témoin ?

Me Morice, avocat des familles de victimes, estimant qu’il y a eu "violation du secret de l’enquête et de l’instruction, violation du secret professionnel, recel et complicité" a donc portée plainte, notamment contre M. Brice Hortefeux.

Aux dernières nouvelles, Brice Hortefeux avec quelque velléité de porter plainte contre Me Morice , considérant que les allégations de ce dernier sont des "allégations mensongères et  calomnieuses "

Il n’en demeure pas moins que l’ex ministre de l’intérieur devrait être prochainement auditionné , dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte le 23 septembre, pour expliquer aux enquêteurs comment et par qui il est si précisément informé qu’il peut dire à Thierry Gaubert, le 14 septembre:

"Elle balance beaucoup apparemment Hélène… Il y a beaucoup de choses hein… Je te raconterai, mais ils ont énormément de choses"

Étant donné qu’il est fort peu probable que ce soit le juge Renaud Van Ruymbeke qui soit à l’origine des fuites, l’audition de M. Hortefeux devrait apporter quelques éclaircissements sur ses mystérieuses sources d’information…

Sources : Le Monde ; Europe1 ; le NouvelObs ; le Figaro ; l’Express ; 20 minutes

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