Pour tout vous dire…

Les droits de l'homme s'arrêtent la ou commencent ceux des affaires

Se serrer la ceinture, oui mais après vous messieurs les gouvernants & Co

Après avoir sauvé les financiers en endettant  encore davantage la Grèce, le gouvernement français, par l’intermédiaire du premier ministre François Fillon, profite de l’occasion pour nous annoncer que nous allons devoir nous serrer encore davantage la ceinture.

Comme toutes les gouvernements de la zone euro, soumis au diktat des marchés financiers et à une doctrine économique qui veut que une minorité de citoyens les plus riches et d’entreprises mondialisé échappent aux restrictions et à toute forme de taxation et imposition, notre gouvernement, en application du traité de Maastricht de 1992, profite donc de la réunion du 21 juillet pour nous imposer- au prétexte qu’il veut ramener le déficit public de sous la barre de 3% –  des restrictions drastiques de notre pouvoir d’achat et des services publics que nous finançons grâce à nos impôts et aux taxes diverses et variées -mais en constante augmentation – auxquelles nous n’avons aucune possibilité d’échapper.

Constatant sans le dire que à cause de l’inconséquence de l’UMP, qui dirige le pays depuis 10 ans, la dette de la France atteint 85 % de son produit intérieur brut (PIB) et s’établit autour de 1 646 milliards d’euros, François Fillon se soucie enfin de faire passer le déficit courant de la France qui  équivaut à 7,1 % de son PIB, soit 148,8 milliards d’euros fin 2010 en dessous de 3 % du Produit intérieur brut (PIB) en 2013.

Naturellement, notre gouvernement engoncé dans le carcan néo-libéral qui étouffe lentement mais surement l’ensemble des pays de la planète, au seul profit d’une poignée de richissime clans familiaux et politiques, prévoit plusieurs mesures toutes plus coercitives, pour la grande majorité des citoyens, les unes que les autres :

En premier lieu, il entend nous priver encore davantage des services publics auxquels nous avons droit. Cela va passer par le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. La conséquence immédiate, alors que certaines administrations, absolument indispensable un grand nombre de citoyens, n’arrivent déjà plus à faire face à la charge de travail à laquelle elles sont confrontés, de bloquer totalement leur fonctionnement. Gageons qu’à ce moment-là, certains »profiteurs de guerre » en profiteront pour souligner l’incompétence du service public et se dépêcheront d’exiger leur privatisation!

Le gouvernement prévoit également de poursuivre la suppression des niches fiscales et sociales, mais dans ce domaine dangereux électoralement, il est fort probable que l’effort sera extrêmement minime.Sur ce dernier point, le nouveau ministre de l’Économie, François Baroin, a commencé à préparer les esprits à de nouvelles coupes.

Enfin le gouvernement prévoit de continuer à demander aux collectivités locales, déjà financièrement exsangues, de participer à l’effort collectif ».
Conscient que tout ceci ne sera pas suffisant, le gouvernement envisage de se résoudre à des hausses d’impôts.

Comme moi, vous constatez, au travers des solutions qu’envisage le gouvernement, qu’en aucun cas il ne s’agit d’augmenter les recettes fiscales ni de diminuer son train de vie.

Et pourtant, si le gouvernement était vraiment préoccupé par l’état de nos finances publiques, les pistes ne manquent pas pour remplir à nouveau les caisses de l’Etat !

Qu’on commence donc par exiger de Liliane Bettencourt qu’elle paye les 30 millions d’euros minimum qu’elle doit au trésor public.

Tant que nous y sommes, que Mme Valérie Pécresse, et la majorité parlementaire, s’activent davantage à fin que le taux d’imposition réelle des grands groupes du CAC 40 atteignent le taux officiel de 33 % au lieu des 13% qu’on leur concède actuellement. Sans parler de total qui licencient à tour de bras en bénéficiant d’un taux d’imposition de 0 % malgré les 10 000 000 000 de bénéfices annuels qu’il affiche en 2010
les grosses entreprises seraient seulement à 13%… voire moins: 8% pour le moyenne du CAC 40 et même 0% pour Total,

Et puisque nous en sommes au volet fiscal, il serait très enrichissant pour les caisses de l’Etat de se pencher sérieusement sur le cas de l’homme d’affaires millionnaire Ziad Takieddine qui, bien que domicilié en France, ne paie pas d’impôt en France.

Cet homme proche du premier cercle de l’UMP , qui a été placé en garde à vue par le parquet de Bobigny alors que les douanes françaises ont saisi 1,5 million d’euros en liquide dans son avion, possède en France un patrimoine de plus de 40 millions d’euros : appartement dans le XVIe arrondissement parisien (12 millions), villas et appartement au cap d’Antibes (16 millions au total), etc. Il a aussi touché, par son travail, des dizaines de millions d’euros de commissions. Pourtant, Z.Takieddine ne paie ici ni impôt sur le revenu, ni impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

Est ce tout à fait normale qu’interpelée par Benoit Hamon sur ce sujet, Valérie Pécresse oppose le secret fiscal ? Est tout à fait normal qu’elle se réfugie derrière les labyrinthe administratif des contrôles fiscaux pour ne pas avoir à répondre ?

Doit-on en conclure que M. Ziad Takieddine fait partie de ces 3000 contribuables détenteurs de comptes dans les banques suisses dont une partie correspond très probablement à de l’évasion fiscale ?

Soyons fou ! Imaginons que tout soudain, le gouvernement français devienne soucieux des comptes publics et réclame à ces 3000 contribuables, et autres “proches et amis”, le même montant que celui que Liliane Bettencourt doit au fisc français. Cela permettrait tout de même, sans que le plus grand nombre d’entre nous se voit privé de services publics dont ils ont besoin, de services de santé absolument nécessaire, etc., de récupérer en 2011 aux environs de 90 milliards d’euros !

Sans compter que l’on pourrait également exiger que pour ses des déplacements entre Paris et Bruxelles, le chef de l’Etat n’utilise par trois avions long-courriers! Mais sur ce dernier point, François Fillon n’est pas exempt de toute critique et je doute fort qu’ils comprennent un jour, lui et ses amis politiques , que gouverner un pays, gérer ses finances sainement, ça n’est pas tout à fait comme se faire entretenir “comme une cocote aux frais de la princesse” !

Dès lors, nous demander de jouer le rôle de la princesse afin de pouvoir continuer à ce goberger et distribuer des privilèges ruineux a ses amis me parait quelque peu insultant de la part de François Fillon.Et j’ai très envie de lui répondre:

“Me serrer la ceinture, oui mais après vous messieurs les gouvernants & Co”

Sources : L’Expansion; le Figaro; le Monde; Slate; Mediapart; le Parisien; Rue89; le Nouvelobs; le JDD; RTBF; Libération

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Modification de la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’État : Quel objectif réel?

Depuis 2003, Nicolas Sarkozy essaye désespérément de définir et de poser des jalons sur la pratique de l’Islam en France.

Pour ce faire, il a publié en 2004 un livre intitulé " la République, les Religions, l’Espérance", pour lequel le père dominicain Philippe Verdin ne tarit pas d’éloge notamment quand Nicolas Sarkozy prétend : « On trouve naturel que l’Etat finance un terrain de football, une bibliothèque, un théâtre, une crèche ; mais à partir du moment où les besoins sont cultuels, l’Etat ne devrait plus engager un centime ! ». Puis il a créé le Conseil Français du Culte Musulman , institutionnalisant ainsi l’Islam de France. Ce faisant il porte atteinte à un des principes fondamentaux de la République Française, à savoir qu’en aucun cas l’État où un de ses représentants ne doit intervenir de quelque façon que ce soit dans l’exercice des cultes. Depuis le mois d’août 2010, il répète à qui veut l’entendre qu’il veut absolument imposer le principe de laïcité à toutes les religions, et plus particulièrement à l’islamisme, qui de son point de vue, se refuse à intégrer la laïcité républicaine. Et c’est ainsi que sur TF1, le 10 février dernier, il a repris l’idée de confier à Jean-François Copé le soin d’animer en avril 2011 un débat au sein de l’UMP. Selon le Figaro, Nicolas Sarkozy veut rappeler la place que doivent occuper les religions dans le pays, à commencer par l’Islam.

Dominique Paillé, l’ex-porte-parole de l’UMP, aujourd’hui président de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), prétend que " L’objectif sera de dégager les principes républicains auxquels l’ensemble des gens vivant en France doivent adhérer …". Le secrétaire d’Etat aux Transports et député UMP, Thierry Mariani pense que "C’est une opération nécessaire car il y a un vrai problème concernant la pratique de cette religion et la question du financement de lieux de culte. Il faut clarifier l’espace dévolu à la laïcité et celui accordé à la pratique de l’islam….Pourquoi l’islam ? … Les autres religions ne posent pas de problèmes… L’islam est une nouvelle religion en France. Les pratiquants ont beaucoup augmenté à cause de l’immigration et de la politique de regroupement familial …"

On constate, à ce stade, que, l’objectif qui serait poursuivi, n’est clair pour personnes, que ce soit Nicolas Sarkozy ou ses fidèles lieutenants. Entre un constat, fait en 2004, qui laisse entendre qu’il pourrait y avoir un financement des lieux de culte et l’objectif de dégager des principes républicains, il y a une marge énorme. D’autant plus que, si l’on étudie de près la loi du 3 juillet 1905 , on s’aperçoit, qu’à part si l’on veut financer les lieux de culte, les lieux d’enseignement religieux et le personnel religieux, ou réintroduire un lien étroit entre les églises et l’État, cette loi est parfaitement adaptée à la situation actuelle.

Premièrement parce qu’elle affirme dans son premier article l’indépendance de l’État Français par rapport à quelques Église que ce soit. Lire la suite

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Estrosi : la boulette ou le boulet?

Dans l’affaire du meurtre de Laetitia, UMP, le gouvernement, et le premier ministre, ont très sévèrement critiqué les magistrats leur reprochant leur manque de compassion pour la famille de la victime.
François Fillon le 8 février, la larme à l’œil, à l’Assemblée Nationale, n’a pas hésité à parler du "martyr de Laetitia" qui aurait été émue toute la France, et a afficher son incompréhension « que l’ensemble des acteurs, dans cette affaire, ne fasse pas preuve de la même compassion à l’égard des victimes (…) Il suffit d’un mot, il suffit d’un mot pour le dire, je ne l’ai pas entendu".

Outre le fait qu’un juge, dans l’exercice de sa fonction doit dire la loi votée par les parlementaires, après avoir analysé les faits incriminés, en faisant certes preuve d’humanité, il doit exercer sa fonction sans complaisance, sous peine de se voir accuser de substituer le laxisme à la rigueur de la loi, la partialité à l’impartialité. Alors M. Fillon, il faudrait savoir ce que vous voulez. Vous ne pouvez pas demander aux juges de faire preuve de compassion uniquement à l’égard des victimes et d’un autre côté, surtout quand votre parti politique est en campagne électorale, s’ils se montrent, à vos yeux, trop humains, les traiter de juges laxistes, à la limite de juges gauchistes.

Et si le manque de compassion des autres vous indigne, il est une personne beaucoup plus proche de vous politiquement qui mériterait que vous lui fassiez part publiquement, à l’Assemblée Nationale ou il exerce ses “talents”, de votre indignation pour son manque évident de compassion pour les victimes et leurs proches.

Je veux parler de Christian Estrosi qui a tenu ce 10 février, des propos qui démontrent, s’il en était besoin, l’étendue de son manque total de compassion, d’humanité, de sensibilité envers la mort d’une autre personne !

En effet, cherchant à démonter l’argument du manque de moyens (que les milieux judiciaires invoquent pour expliquer qu’il n’ont pas pu prévenir les dysfonctionnements qui ont entrainé la libération du présumé assassin de la jeune fille), le député-maire de Nice invité par France Info , n’a pas hésité à instrumentaliser la pensée de la jeune morte :

"Vous pensez que Laëtitia aujourd’hui elle se pose la question si c’est par manque de moyens qu’elle n’est plus de ce monde… Je trouve cela inadmissible de la part de ces magistrats-là qui sont des magistrats issus de syndicats engagés… ".

Je savais bien que dans certaines communes et départements français il était de tradition, pour la droite, de faire voter les morts, mais la, Christian Estrosi dépasse la tradition. Il est carrément dans l’irrespect total de la victime, de sa famille, de ses proches.

La droite présidentielle a tellement pris l’habitude d’instrumentaliser le moindre évènement dramatique à des fins politiciennes, qu’elle ne se rend même plus compte qu’en agissant ainsi c’est elle et elle seule qui nous montre chaque fois son manque de compassion, son irrespect total pour les personnes qui souffrent. On la savait indifférente au sort des chômeurs, des personnes qui vivent dans la misère, nous voyons aujourd’hui que le sort des victimes de l’intéresse que lorsqu’il s’agit de développer sa propagande.

Alors oui, M. Fillon, puisque vous en êtes à faire la morale à des juges auxquels vous n’avez rien à apprendre, puisque vous n’hésitez pas,vous, vos ministres et quelques députés de votre majorité présidentielle,  à tirer à boulet rouge sur les magistrats, méprisant ainsi l’article 11 de l’ordonnance du 23 décembre 1958  protège les juges dans l’exercice de leurs fonctions, à menacer les magistrats de sanctions, vous seriez mieux avisés de faire la morale à Christian Estrosi et, si ça n’est pas trop lui demander, de lui enjoindre de se démettre de sa fonction de député car, avec les propos qu’il vient de tenir, il s’en est montré bien peu digne.

N’étant pas vous-même et vos amis politiques exemptes de toute critique d’instrumentalisation de la mort de cette jeune fille, je vous imagine déjà, haussant les épaules, près d’un revers de main à effacer les propos indécents votre ex ministre de l’industrie.

Alors oui, ce soir, je demande la démission de Christian Estrosi tout en sachant bien que dès demain les experts en communication du gouvernement feront tout pour minimiser ses propos indécents, et que vous, M. Fillon, appliquerez comme vous l’avez fait pour d’autres ministres de vos précédents gouvernements, un laxisme qui commence à peser lourdement sur la patience de vos concitoyens.

Sources: Le Point :Le Monde : France Info : LégifFrance

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Un remaniement sans intérêt

En soi, l’annonce d’un remaniement prochain, reporté de semaine en semaine depuis le mois de juin, ne représente que très peu d’intérêt pour les citoyens lambda. Il représente peut-être davantage pour les médias et les journalistes de cours politiques qui ont obligation de connaître parfaitement les méandres des ministères, à fin de bénéficier de sources « bien informées ». Il représente surtout beaucoup pour ceux qui vont être les victimes ou les bénéficiaires de ce remaniement dont les effets va se manifester par une diminution ou une augmentation de leurs ressources mensuelles, si ce n’est une descente ou une montée d’orgueil.

Néanmoins, même si pour nous tel ministre n’est qu’une marionnette choisie dans une boîte et qu’un remaniement ne consiste qu’à changer la boîte dans laquelle on choisit la marionnette, il a été très clair, depuis le mois de juin, qu’une certaine impatience régnait dans le microcosme politique et médiatique qui voyait probablement dans ce non-événement une façon de polariser l’attention des citoyens et de la détourner de leurs préoccupations réelles, en particulier celle de la réforme des retraites.

Finalement, la surexcitation des uns et des autres va probablement se calmer avec l’annonce du remaniement qui permettra également de masquer la vacuité du G20.

Pour que ce remaniement « se vende » bien, le Président de la République et ses conseillers avaient à résoudre ce qui s’apparente à la quadrature du cercle.

Très déconfit par l’accueil glacial que les électeurs centristes ont fait au « virage à l’extrême droite » pris ces derniers mois, il y avait obligation de redonner au prochain gouvernement une image plus modérée, afin de ramener au bercail les moutons égarés.

Carrément lapidée, sur le plan social, par la mise au vote à la hussarde de la réforme des retraites, il était nécessaire, pour l’équipe dirigeante, de faire très vite disparaître ce que l’opinion publique identifiait comme les responsables de cette réforme.

Totalement déconsidéré par l’acharnement d’un Parquet incapable de faire preuve de son indépendance et d’interpréter à la lettre les textes constitutionnels, le chef de l’Etat se devait de donner un signe fort que tel n’était pas le cas, sous peine d’être accusé de ne pas respecter la séparation des pouvoirs déjà amplement bafouée au Parlement.

Cependant, pour continuer à mener à bien son projet libéral de casse du secteur public gestion rigoureuse des Finances Publiques, allant de l’Education Nationale, aux Budget, en passant par la Santé et la Sécurité Publique, il y a absolue nécessité de garder un quarteron d’hommes et de femmes dont l’idéologie, et la soumission idolâtre à Nicolas Sarkozy, garantissent une obéissance totale.

Qui plus est, dans la cuisine interne des jeux de pouvoirs, à moins d’un an et demi les prochaines élections présidentielles, au sein du parti présidentiel, Nicolas Sarkozy et ses conseillers se devaient de neutraliser non seulement les individus tentés par une candidature à ces élections, mais également de mettre à la tête du parti présidentiel des hommes ou des femmes de confiance.

C’est donc, Claude Guéant, homme de confiance si il en est, qui est le “Grand Ordonnateur” de ce remaniement. 3 postes clé doivent être tenus par des hommes ou femmes de confiance: Celui de ministre de l’Intérieur, celui de ministre de la Justice et le poste de Premier Ministre.

Il fut longtemps question d’une ouverture « sociale » en nommant à la tête du gouvernement Jean-Louis Borloo. Mais outre le fait qu’il ne présente pas la souplesse d’échine nécessaire pour supporter qu’un conseiller présidentiel lui dicte ses ordres, portons à son crédit qu’il semble avoir, tout de même, une once de volonté de faire passer ses propres idées politiques et celle de son parti. Qui plus est, s’il présente comme avantage de rallier à la cause présidentielle l’électorat centriste, il présente aussi le danger de faire fuir l’électorat frontiste, conquis sur le dos des Roms et des immigrés. Comme en plus, il a très peu de chances d’être un concurrent sérieux de Nicolas Sarkozy aux prochaines élections présidentielles, il ne représente que très peu d’intérêt immédiat.

Par contre, François Fillon, premier ministre depuis l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007, présente le double avantage d’être parfaitement d’accord pour s’effacer en tant que premier ministre « régnant » au profit de Claude Guéant. L’électorat centriste semble l’apprécier. Mais si l’on en croit les derniers sondages, il représente un danger, si il lui vient à l’idée de se présenter à l’élection présidentielle de 2012. C’est pourquoi, il me semble qu’il sera reconduit comme premier ministre du prochain gouvernement, et cela jusqu’au terme du mandat présidentiel, histoire de l’occuper pour qu’il ne se laisse pas tenter par une candidature.

Claude Guéant ayant fait une grande partie de sa carrière au Ministère de l’Intérieur pourrait en prendre la tête. Valérie Pécresse pourrait , en tant qu’ex enseignante en droit constitutionnel, succéder à MAM à la tête du ministère de la justice, rajeunissant quelque peu l’image d’un ministère qui est, depuis 2007, “traditionnellement” dirigé par une femme.

Les trois postes clé étant tenus par des fidèles, il est donc fort prévisible que le prochain gouvernement soit constitué par moitié de membres du parti présidentiel dont, pourquoi pas, un maire du Sud Ouest qui avait promis lors des dernière élections municipales qu’ils ne se consacrerait plus qu’à son mandat municipal et de « nouvelles têtes » choisies parmi ceux qui jusqu’à présent n’ont été récompensés d’aucun ministère ou secrétariat d’État. Il ne resterait alors, à Nicolas Sakozy, qu’à renouveler « son stock » d’hommes « de gauche » tolérant à sa politique libérale et, s’il ne choisit pas un centriste comme chef de gouvernement, a distribuer largement les portefeuilles de ministre ou les secrétariats d’Etat, à des leaders centristes, à fin de ne pas trop les mécontenter.

Pour ce qui concerne l’UMP, il serait fort dangereux de mettre le concurrent direct et déclaré de Nicolas Sarkozy, à savoir Jean-François Copé, à sa tête et surtout sans garde-fou. C’est pourquoi seul un très proche et très fidèle de Nicolas Sarkozy devrait remplacer Xavier Bertrand, si ce dernier est appelé au gouvernement ( Dieu nous préserve!).

Vu sous cet angle, un remaniement n’est tout au plus qu’une distribution des prix pour services rendus au chef de clan et éventuelle tentative de faire croire qu’on change…

Mais avec un chef de gouvernement inchangé, peut-on encore croire que, parce qu’on change la boite dans laquelle on prend les marionnettes, elles n’en demeurent pas moins des marionnettes?

Sources: Bakchich; Le NouvelObs; Le Monde; Le Figaro; Le Point; Désirsd’avenir; Les Mots ont un sens; Le Parisien

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Le silence assourdissant de Nicolas Sarkozy

Pourquoi Nicolas Sarkozy ne s’exprime-t-il pas sur les retraites à l’issue de cette journée de manifestations et grèves qui est une des plus importantes que la France ait connues depuis au moins 1995 ?

Il peut y avoir à ce comportement, qu’on pourrait qualifier d’autistes, plusieurs explications :

– d’abord parce qu’il sait qu’il n’a pas reçu mandat des citoyens français, lors de son élection en 2007, pour que cette réforme soit menée à bien et qu’il avait promis, pendant la campagne présidentielle de 2007 et plusieurs fois auparavant, de ne jamais « toucher à l’âge de 60 ans ». N’oublions pas que Nicolas Sarkozy est un candidat perpétuel à l’élection présidentielle et que ça n’est vraiment pas le moment pour lui de rappeler ouvertement qu’il ne tient pas ses promesses. Il est évident que s’il prenait la parole, aujourd’hui, sur le sujet des retraites, n’importe quel opposant politique, ou même membre de la majorité présidentielle, pourrait lui renvoyer à la figure ces deux promesses.

Alors très lâchement, il envoie ses larbins porte flingue communicants défendre le projet de ses frères le projet de son conseiller Soubie, son projet dans les médias et à l’assemblée.

Défense bien maladroite qui peine à masquer le déficit de démocratie de la méthode de réforme choisie et l’échec total de pédagogie gouvernementale.

Défense facile à décrypter puisqu’elle s’appuie essentiellement sur une « démonstration en creux » qui consiste à traiter les adversaires politiques et syndicaux d’irresponsables, à prétendre qu’ils manipulent les lycéens et les étudiants ou qu’ils les instrumentalisent, voire même, comme l’a fait Éric Worth sur Public Sénat que si cette réforme n’est pas faite, les jeunes d’aujourd’hui n’auront pas de retraite par répartition quand ils seront vieux.

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